Cash ou actions : avantages et inconvénients, comment choisir ?

Certains chiffres font frissonner plus sûrement qu’une actualité économique anxiogène : en 2023, près de 60% des investisseurs institutionnels européens ont réduit leur exposition aux marchés actions face à la remontée des taux. Pourtant, d’autres, obstinés ou visionnaires, conservent leurs positions même quand la Bourse s’essouffle des mois durant. Et derrière ces choix, une réalité implacable : la fiscalité sur les plus-values varie selon la durée de détention et le type de support, bouleversant parfois les stratégies d’allocation.

Quand le climat économique devient incertain, la tentation du cash est forte. Facile à mobiliser, rassurant. Mais l’inflation ronge sournoisement ce capital, laissant un rendement réel souvent décevant. De l’autre côté, les actions, certes risquées, offrent ce potentiel de croissance que les placements monétaires n’égalent que rarement. Le dilemme ne s’épuise jamais.

Actions et obligations : quelles différences au quotidien ?

S’intéresser aux actions, c’est s’octroyer une part du capital d’une entreprise. Un achat qui rime avec espoir de croissance, mais aussi avec exposition à ses revers. Le cours de l’action ondule, parfois violemment, au gré des résultats financiers, des annonces stratégiques ou de l’état général du marché. Et lorsque l’entreprise partage ses bénéfices, l’actionnaire reçoit un dividende. Sur le papier, une promesse de performance. En pratique, une volatilité qui peut surprendre même les plus aguerris.

Les obligations, elles, jouent une partition plus prévisible. Prêter à une entreprise ou à un État, c’est recevoir des intérêts réguliers, les fameux coupons, et retrouver, à échéance, le capital investi. Mais attention : une montée soudaine des taux d’intérêt fait souvent chuter la valeur des obligations déjà en circulation. Rien n’est jamais totalement figé.

Voici comment se présentent concrètement les modalités d’accès à ces deux familles d’actifs :

  • Les actions s’achètent via un PEA ou un compte-titres. Leur liquidité fluctue selon le volume d’échanges et la taille de la société cotée.
  • Les obligations restent moins accessibles en direct pour le particulier, mais on peut y accéder facilement à travers des fonds ou des ETF spécialisés.

La gestion diffère nettement au quotidien : l’actionnaire surveille chaque mouvement de cours, traque les annonces de résultats et suit la stratégie de distribution des dividendes, tout en restant attentif aux actualités de son secteur. D’un autre côté, le détenteur d’obligations observe l’évolution des taux d’intérêt, anticipe les risques de défaut et s’appuie sur la régularité des coupons.

La fiscalité n’est pas à négliger : le PEA favorise les actions européennes, tandis que le compte-titres permet une ouverture vers l’international. Obligations et dividendes relèvent de la flat tax. Encore une fois, chaque configuration a des répercussions sur la performance nette pour l’investisseur.

Tout finit par dépendre de la tolérance aux turbulences et du confort face à la volatilité quotidienne.

Avantages et inconvénients : zoom sur les points forts et les limites de chaque option

Le cash : flexibilité et prudence, mais rendement limité

Voici ce que propose concrètement le cash à ceux qui aiment garder la main :

  • Liquidité totale : immédiatement accessible, utilisable à tout moment pour une dépense imprévue ou une occasion d’achat.
  • Sécurité : le capital est protégé des chutes de la Bourse, hormis si l’inflation ou une défaillance bancaire viennent s’en mêler.
  • Le vrai point faible, c’est un rendement quasi inexistant, souvent grignoté par la hausse des prix. Pas de dividende, ni d’intérêt notable.

Les actions : moteur de croissance, volatilité structurelle

Voici les principaux avantages et quelques inconvénients marquants des actions sur plusieurs années :

  • Potentiel de rendement bien supérieur sur la durée, comme le montrent les grands indices mondiaux. Certains géants peuvent offrir des revenus réguliers à l’image de TotalEnergies ou Berkshire Hathaway.
  • Possibilité d’effet de levier grâce aux ETF ou à la gestion pilotée : diversification sans multiplier les opérations.
  • En contrepartie, la volatilité peut déconcerter. Les variations brutales exigent de la patience et une capacité à affronter les baisses provisoires. Le risque de perte existe et ne s’efface jamais complètement.

Des solutions comme l’assurance vie, le PEA ou le compte-titres donnent accès à un large éventail d’actifs, aussi bien en gestion active que passive. L’objectif reste de trouver le bon équilibre entre disponibilité, prise de risque et recherche de performance.

Faut-il privilégier la sécurité ou la performance ?

Le dilemme du couple rendement/risque

Génération après génération, la question du duo rendement/risque revient : faut-il choisir la sécurité du cash et tirer un trait sur la performance, ou opter pour la croissance via les actions, tout en acceptant leurs hauts et leurs bas ? Le positionnement dépend du niveau de risque envisagé.

  • Un investissement sur compte-titres ou PEA offre, en moyenne sur le long terme, un rendement annuel dans une fourchette de 7 à 8 %, si l’on s’en tient aux historiques des grands indices. Sur trois décennies, les intérêts composés font une nette différence.
  • Le cash, s’il brille par sa souplesse, voit son pouvoir d’achat s’effriter d’année en année, sous le poids de l’inflation. Les produits garantis n’offrent plus le même filet protecteur.

La fiscalité façonne aussi le résultat final. Avec la flat tax à 30 %, chaque gain réalisé en actions sur compte-titres est imposé dès le premier centime. Sur le PEA, après cinq ans de détention, les plus-values sortent du champ de l’impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux restent. La manière de répartir le risque dépend alors de sa propre situation, de sa capacité à supporter la volatilité et des objectifs personnels. Chacun façonne son équilibre.

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Quelques pistes concrètes pour choisir selon votre profil d’investisseur

Définissez d’abord votre horizon et votre tolérance au risque

Voici quelques axes pour moduler son allocation en fonction de ses objectifs et de l’acceptation du risque :

  • Pour le court terme, la priorité est la préservation : cash sur compte courant, livrets ou fonds en euros via l’assurance vie. La tranquillité prend le dessus, même si le rendement reste faible.
  • Sur le long terme, il devient pertinent de viser plus haut : actions en direct, ETF variés, gestion accompagnée via un PEA ou un compte-titres. Les fluctuations se lissent sur dix ou vingt ans et la performance s’accroît avec le temps.

Adaptez la stratégie à votre profil

Il est utile de modeler sa démarche selon son tempérament et ses véritables attentes :

  • Les adeptes de la gestion passive optent pour des ETF à faibles frais, répliquant de grands indices comme le S&P 500 ou le Stoxx Europe 600. Large exposition et peu d’interventions à prévoir.
  • Ceux qui préfèrent l’investissement dans la valeur choisissent des sociétés de qualité, versant régulièrement des dividendes. La volatilité se réduit et la visibilité s’améliore.
  • Un profil intermédiaire répartit entre cash et actions, compensant stabilité et recherche de dynamisme. L’équilibre varie suivant l’âge, l’état du patrimoine et les objectifs personnels.

Ne perdez pas de vue l’enveloppe fiscale

La fiscalité module toute la chaîne de rendement. Le PEA se prête à l’investissement en actions européennes pour le long terme, tandis que l’assurance vie combine souplesse et facilités de transmission. D’autres dispositifs, comme le PER, servent des projets de retraite, chacun selon sa structuration propre.

D’autres options s’invitent parfois dans la réflexion : immobilier, acquisition de la résidence principale ou diversification sur des actifs non cotés. À chaque nouvelle étape, la stratégie s’ajuste selon le triptyque risque, rapidité d’accès à l’argent et objectif ciblé.

Tout choix peut évoluer : votre solution d’aujourd’hui pourrait céder la place à un autre cap demain. La question reste entière : quel scénario souhaitez-vous écrire pour vos finances ?