Un trimestre cotisé obtenu avant 16 ans ne bénéficie pas des mêmes règles qu’un trimestre cotisé après 20 ans pour le départ anticipé en carrière longue. L’assurance vieillesse valide aussi certains trimestres assimilés, mais pas tous : les arrêts maladie sont exclus, contrairement au chômage indemnisé, à la maternité ou au service militaire.
La réglementation distingue précisément les trimestres cotisés et assimilés pour déterminer l’âge de départ. Une erreur dans le décompte peut entraîner un report de plusieurs années. Les critères évoluent régulièrement, rendant nécessaire un examen attentif de chaque situation individuelle.
Comprendre le dispositif carrière longue et ses avantages
Le dispositif carrière longue s’adresse à celles et ceux qui se sont lancés tôt dans la vie active. Commencer à travailler avant 16, 18, 20 ou 21 ans, et valider 4 ou 5 trimestres avant la fin de l’année de référence : voilà la condition pour espérer un départ anticipé. Ce mécanisme, accessible à tous les statuts, salariés du privé, fonctionnaires, indépendants, professions libérales, ouvre la porte à la retraite à taux plein, sans décote, mais sans bonus supplémentaire.
La réforme des retraites 2023 a redessiné le paysage. Elle a repoussé l’âge légal, resserré les conditions d’accès à la carrière longue et introduit des seuils intermédiaires. À présent, plusieurs bornes structurent le dispositif :
- Un départ possible dès 58 ans pour les carrières entamées avant 16 ans
- 60 ans pour ceux ayant commencé avant 18 ans
- 60 à 62 ans selon la génération et la date des premiers pas professionnels (avant 20 ans)
- 63 ans lorsque l’entrée sur le marché du travail a eu lieu avant 21 ans
La durée d’assurance complète demeure la pièce maîtresse : il faut totaliser entre 167 et 172 trimestres selon l’année de naissance.
Voici un résumé des points clés à avoir en tête :
- Retraite anticipée : départ avant l’âge légal, sous conditions strictes
- Taux plein : liquidation des droits sans décote, sans majoration pour surcote
- Suspension de la réforme Borne : âge légal maintenu à 62 ans et 9 mois jusqu’en 2026
La retraite anticipée pour carrière longue implique une vérification méticuleuse du relevé de carrière. Chaque trimestre validé avant l’âge pivot pèse lourd, mais le tri reste sévère : seuls certains trimestres ouvrent le droit. Faire la distinction entre trimestres cotisés et assimilés, intégrer les périodes de chômage indemnisé ou de service national, et noter l’exclusion des trimestres rachetés : autant de subtilités à maîtriser. Les textes évoluent, le droit s’ajuste, l’attention reste indispensable.
Qui peut vraiment partir plus tôt à la retraite ?
Départ anticipé pour carrière longue : ici, pas de place à l’erreur. Seules les personnes ayant débuté leur activité avant 16, 18, 20 ou 21 ans sont dans la course. Il faut valider 4 ou 5 trimestres avant la fin de l’année anniversaire correspondante : c’est le ticket d’entrée. L’examen est pointilleux et le contrôle, rigoureux.
Le nombre de trimestres requis pour le taux plein varie selon la génération : de 167 à 172 trimestres, en fonction de l’année de naissance. Les exemples sont nombreux : Pierre, né en 1965, a validé ses 4 trimestres avant ses 20 ans : il remplit les conditions, son départ sera avancé. Paul, même année de naissance, a manqué l’échéance : il ne pourra pas bénéficier du dispositif. Rose, trois enfants, espérait que ses trimestres de majoration pour enfants compteraient : ils n’entrent pas dans le calcul. Marie, entrée dans la vie active à 19 ans mais avec des trimestres manquants, ne pourra pas anticiper son départ.
Les seuils de départ anticipé sont ainsi structurés :
- 58 ans : activité commencée avant 16 ans
- 60 ans : entrée sur le marché du travail avant 18 ans
- 60 à 62 ans : carrière débutée avant 20 ans, selon la génération
- 63 ans : démarrage professionnel avant 21 ans
La règle de validation impose de ne retenir que les trimestres cotisés ou réputés cotisés : chômage indemnisé, service national, maternité, mais dans la limite prévue par la réglementation. Les trimestres rachetés restent écartés du dispositif. Soyez vigilant : chaque dossier se joue à un détail près.
Quels trimestres sont pris en compte pour une retraite anticipée ?
Pour obtenir un départ anticipé grâce à la carrière longue, la sélection des trimestres s’effectue avec attention. Seuls les trimestres cotisés et une partie des trimestres réputés cotisés sont retenus. Le principe : reconnaître le travail effectif et prendre en compte quelques aléas de la vie professionnelle, mais pas tous.
Les trimestres cotisés correspondent à des périodes d’emploi effectif, validés par le versement de cotisations sociales sur un revenu minimum (1 747,50 € de salaire brut pour un trimestre en 2024). Un maximum de quatre par an, quelles que soient les heures travaillées : impossible d’en accumuler davantage sur une même année civile.
Ensuite, certains trimestres réputés cotisés sont pris en compte, dans la limite prévue : service national (jusqu’à 4), chômage indemnisé (maximum 4), maladie ou accident du travail (4 également), invalidité (jusqu’à 2), maternité (sans plafond). Le dispositif intègre aussi des trimestres au titre de l’AVPF (parents au foyer) ou AVA (aidants familiaux), dans la limite de quatre.
Les trimestres rachetés pour études supérieures ou années incomplètes restent hors du calcul pour la retraite anticipée carrière longue. Même chose pour la majoration de durée d’assurance pour enfant ou congé parental : ils ne permettent pas de franchir le seuil. Seuls l’emploi, certains aléas indemnisés et la maternité ouvrent l’accès au dispositif. Le compte professionnel de prévention (C2P) peut ajouter des trimestres réputés cotisés pour l’exposition à la pénibilité, sans limite annuelle.
Ce tableau récapitule la prise en compte :
| Type de trimestre | Prise en compte | Limite |
|---|---|---|
| Cotisé | Oui | 4/an |
| Réputé cotisé (chômage, maladie, service national, invalidité, maternité, AVPF, AVA) | Oui | 4/an (sauf maternité, C2P) |
| Rachetés | Non | – |
La frontière entre trimestres cotisés et réputés cotisés conditionne l’accès au départ anticipé. Examinez vos relevés : seuls les trimestres validés dans ces catégories ouvrent la porte au dispositif.
Vérifier sa situation et préparer sa demande en toute sérénité
Avant de viser un départ anticipé pour carrière longue, chaque élément de votre carrière mérite d’être passé au crible. Commencez par consulter votre relevé de carrière sur votre espace personnel du site de l’Assurance retraite. Repérez bien les périodes cotisées, les trimestres réputés cotisés et les éventuels manques. Un doute sur une période ? Adressez une demande de régularisation à votre caisse de retraite, documents à l’appui.
Pour accéder au dispositif, il faut obtenir une attestation carrière longue. Cette pièce, fournie par la caisse de retraite, atteste que vous remplissez toutes les conditions : âge de début d’activité et nombre de trimestres requis. Sans ce document, la liquidation de retraite anticipée reste hors de portée. La demande s’effectue généralement en ligne, mais le délai de traitement peut s’étendre sur plusieurs mois. Prévoyez large.
Préparez soigneusement vos justificatifs : bulletins de salaire des premières années, attestations de chômage, certificats de service national, relevés de maternité, documents relatifs aux arrêts maladie. Ces pièces accélèrent la procédure et limitent les allers-retours avec l’administration. Si une anomalie surgit ou si vous souhaitez contester, un rendez-vous avec un conseiller retraite s’impose.
Attention : du côté de la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, cette attestation conditionne aussi la levée du malus. Sans elle, partir trop tôt peut vous exposer à une décote temporaire sur vos droits. Le cumul emploi-retraite reste encadré avant l’âge légal : tenez-en compte avant d’engager toute démarche.
La carrière longue ne s’improvise pas : chaque trimestre compte, chaque justificatif pèse. Pour ceux qui rêvent d’anticiper le grand saut, la règle du jeu est claire : la précision, sinon rien.


