Délai d’obtention d’un prêt relais : durée et processus

Signer un compromis de vente n’ouvre pas toujours les portes du financement immédiat. Pour obtenir un prêt relais, chaque étape ressemble à un passage obligé où la rapidité dépend autant des acteurs que de la solidité du dossier. Certaines banques réclament le compromis de vente avant même d’examiner la demande, tandis que d’autres, plus souples, se contentent d’un mandat de vente. Entre deux semaines et plusieurs mois peuvent s’écouler, selon la complexité du projet et la disponibilité des documents.

Les critères d’éligibilité, eux, varient sensiblement d’un établissement à l’autre. La valeur du bien à vendre, l’équilibre de la situation financière et la qualité des justificatifs sont scrutés de près. Ajouter un bien atypique ou un marché en tension, et le délai s’étire, parfois au point de remettre en question l’intérêt du prêt relais.

Le prêt relais en pratique : mécanismes et conditions d’éligibilité

Le prêt relais s’adresse à ceux qui veulent acheter un nouveau logement avant d’avoir vendu l’actuel. Le principe est sans détour : la banque avance une partie de la valeur estimée du bien à vendre, souvent entre 50 % et 80 %. Il existe plusieurs formules : prêt relais sec, prêt relais adossé à un crédit immobilier classique, ou encore prêt achat-revente. Chaque solution a ses propres règles et ses niveaux de risque.

Avant d’accorder le crédit relais, la banque examine la situation globale : projet, stabilité financière, valeur du bien, justificatifs de revenus. Un crédit relais sans estimation précise du marché local ou sans dossier solide ? Peu probable. Le montant du prêt relais dépend du prix de vente présumé, du reste à rembourser sur le crédit en cours et d’une décote de précaution appliquée par l’établissement.

Le taux du prêt relais dépasse celui des crédits immobiliers classiques. En contrepartie, la durée reste courte : 12 à 24 mois en général. Durant ce laps de temps, l’emprunteur choisit entre une franchise totale (paiement des intérêts différé) ou une franchise partielle (intérêts payés chaque mois). À cette mécanique s’ajoutent l’assurance emprunteur et, souvent, une garantie hypothécaire. Les grandes enseignes, de CAFPI à Crédit Agricole, appliquent leurs propres barèmes, mais gardent la même ligne : limiter leur exposition sur un marché où la vente future n’a rien d’acquis.

Quels sont les délais pour obtenir un prêt relais et comment se déroule le processus ?

Le délai d’obtention d’un prêt relais tourne généralement autour de 15 à 30 jours ouvrés. Tout se joue sur la capacité à rassembler rapidement les pièces nécessaires : compromis ou mandat de vente, justificatifs de revenus, preuve de situation patrimoniale. Avec un dossier complet, des enseignes telles que CAFPI ou le Crédit Agricole accélèrent la procédure. Mais la réactivité de l’emprunteur reste le facteur déterminant.

Étapes du processus

Voici les principales phases qui jalonnent la demande de prêt relais :

  • Le bien à vendre est évalué, soit par une agence, soit via une simulation de prêt relais.
  • Le dossier est déposé à la banque avec tous les justificatifs : compromis ou mandat de vente, revenus, patrimoine.
  • Le conseiller étudie le dossier et analyse les garanties (hypothèque ou caution).
  • Une fois l’accord de principe obtenu, l’offre de prêt relais est éditée.
  • L’offre est signée, le délai légal de réflexion respecté, puis les fonds sont débloqués à l’acte d’achat.

Le processus prêt relais suit donc un chemin bien balisé ; pourtant, certains imprévus peuvent allonger les délais. Si la banque réclame une expertise indépendante, ou si des pièces manquent, tout peut s’enrayer. D’où l’intérêt de recourir à une simulation de prêt relais pour jauger la faisabilité et peaufiner le montant demandé avant de s’engager. Des spécialistes comme Solutis ou Mathieu Dubuffet s’accordent à dire : la qualité du dossier pèse bien plus lourd que l’enseigne choisie.

Salon lumineux avec cartons et clés de maison pour un prêt pont

Avantages, limites et points de vigilance à connaître avant de se lancer

Le prêt relais a de quoi séduire : il permet de financer un achat immobilier sans attendre la vente du bien actuel. Cette souplesse donne un avantage certain pour se positionner rapidement, éviter une location temporaire et rassurer la banque grâce à l’apport personnel attendu de la future vente.

Mais la médaille a son revers. Le taux d’endettement grimpe durant la période de transition ; si la vente tarde, l’accumulation des charges peut peser lourd. Aux frais de dossier s’ajoutent les frais de garantie (souvent une garantie hypothécaire) et le coût de l’assurance emprunteur. Le prêt relais adossé, qui combine relais et crédit immobilier classique, offre plus de souplesse, mais requiert une vraie maîtrise du montage.

Trois précautions méritent une attention particulière avant de s’engager :

  • Évaluer la valeur du bien à vendre avec réalisme : une estimation trop optimiste fausse toute la stratégie.
  • Prendre en compte la durée : rarement plus de 12 à 24 mois. Passé ce délai, le prêt doit être soldé, vente ou non.
  • Vérifier les modalités de remboursement anticipé : certaines banques appliquent des pénalités à ne pas négliger.

En définitive, le prêt relais ne convient pas à tout le monde. Il s’adresse à des profils stables, capables de traverser une période d’incertitude immobilière, et prêts à jongler avec les exigences des établissements financiers. Avancer vite, sans brûler les étapes : voilà la règle d’or pour tirer parti de ce levier sans se retrouver piégé par le calendrier ou les aléas du marché.